Phat promos : moins c'est plus !

Publié le par Haru

L'avancée rampante de la dématérialisation (sujet abondamment discuté) a permis l'apparition d'un second phénomène, qui a largement contribué à son succès : les promos événementielles. Devenues un véritable rituel chaque weekend, si bien que certains sites y  consacrent depuis peu une brève chaque semaine, le principe est très simple : vendre à un tarif hautement promotionnel un jeu, sorti plus ou moins récemment.

Dans le cas d'une sortie récente, une baisse d'un quart à un tiers du prix suffira à susciter l'achat chez le joueur qui n'y était pas prêt à plein pot, sans pour autant complètement brader la marchandise : ça n'est pas honteux, ça vient d'être fait pour Left 4 Dead 2 ce samedi. Passant de 50€ à 37€49 l'espace d'une journée, le jeu n'avait pas besoin de tant pour continuer à se vendre : le but de l'opération était de venir chercher un public réticent qui n'aurais pas acheté le jeu avant une baisse du prix : autant que cela se fasse dans les premières semaines que dans six mois avec la sortie de la GOTY.

Courir dans la ville avec une hache et plein de zombies n'a pas toujours le même prix...

L'autre stratégie, c'est de presque donner un titre en fin de vie : THQ l'a fait la semaine dernière en passant Frontlines de 10€ à 2€50 : malgré la réputation moyenne du jeu, le prix quasi-symbolique peut suffire à déclencher l'achat compulsif, qui n'aurait en aucun cas eu lieu à un prix supérieur. THQ fait à l'occasion une bonne opération : le titre revient dans la lumière avant de s'éclipser pour de bon (je l'avais trouvé en boite pour à peu près le même prix quelque mois avant, preuve que son exploitation commerciale est bien terminée) et permet de grapiller encore quelques heureux toujours bienvenus pendant cette période.

L'autre avantage de ces promos, outre de séduire un public qui n'aurait pas forcément été sensible au titre à son prix normal, c'est l'effet relativement positif en termes d'image sur le jeu, spécialement s'il est bon. Un jeu bradé dans les étals l'est généralement définitivement, ceux-ci n'ayant pas la souplesse technique pour baisser un prix pour deux jours puis pour les remonter, ni la possibilité d'en faire un événement à échelle nationale. De plus, il y a un risque pour le consommateur de voir un même titre bradé dans des points de vente différents : on dépasse là le cadre de la promotion "bonne affaire", mais on rentre véritablement dans l'impression d'un destockage.

La possibilité certitude d'un bide

On en revient donc au monople du dématérialisé mais les acteurs sont suffisamment peu nombreux pour avoir chacun leur événement promotionnel sans marcher sur les platebandes de l'autre, et sans non plus que leur offre ne passe inaperçu. De plus, le fait que la réduction de prix soit bien matérialisée dans le temps, comme un événement, le temps qui passe étant généralement matérialisé par un compteur sur la page concernée. Ces promos sont toujours signalées avec du marketing tonique, par rapport à notre culture pour les promotions, sans être non plus excessivement agressif : une bannière en page d'accueil, un pop up s'affichant au lancement (Steam) et on s'arrête là. Dans la mesure où la pop-up est associée à une promotion tangible, elle semble moins pénible et plus informative que commerciale, et suscite donc forcément plus d'intérêt.

L'effet de toutes ces mesures est bien réel : redynamisation des ventes de jeux en perte de vitesse (l'exemple de UT3 et sa mise à jour 2.0, accompagnée d'une grosse promo Steam, qui a connu plus de 2000% d'augmentation du nombre de ses joueurs), apport de joueurs "frais" à un jeu communautaire (le cas de Killing Floor mais surtout de Team Fortress 2, qui, bradé quelques heures à 2€50, à amené ensuite de nombreuses personnes à acheter le jeu plein pot le weekend suivant) et surtout, des augmentations de vente assez faramineuses permettant de récolter un beau chiffre d'affaire : Left 4 Dead a moitié prix à augmenté par exemple de 3000% ses ventes ! Ces promos ont même permis d'établir des statistiques précises, toujours sur Steam, d'augmentation du chfifre d'affaire selon le pourcentage de promo !


Il est donc fort probable que la force du dématérialisé est là : dans la guerre de prix. La plus-value n'est pas seulement dans les apports en confort, en écologie mais bel et bien dans le prix et la possibilité d'acheter de façon impulsive un jeu sans avoir à sortir : ce qui tombe d'autant mieux que ces promos aient lieu le weekend, les magasins étant fermés le dimanche dans (encore) pas mal de pays.

Publié dans Investigation

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